Groupe scolaire de Champanges

• école maternelle de 2 classes avec 1 atelier, deux salles de propreté, 1 salle de repos, une salle de motricité et un réfectoire,
• école élémentaires de 4 lasses, un secteur pour l’administration et les adultes et un réfectoire avec son office culinaire
• les cours de récréation

Comme de nombreuses communes, Champanges se développe, s’étend et doit mettre à niveau ses équipements publics. L’école historique et son site ne peuvent plus accueillir les enfants pour leurs apprentissages tels qu’ils sont aujourd’hui dispensés. Une page d’histoire se tourne.

L’enjeu n’est pas seulement de construire une école pour un besoin instantané, mais de construire un nouveau lieu fédérateur qui pourrait devenir, comme l’était l’école d’origine, le lieu de mémoire collective des enfants du village. Elle est souvent l’occasion de discussions intergénérationnelles qui forgent l’identité du village.. Avant même la pose de la première pierre, la nouvelle école porte déjà une mémoire forte, héritage de l’ancienne qui trouvera quant à elle une nouvelle vie au cœur du village.

L’atout important de la commune a été de rassembler ses équipements dans le même secteur autour du stade de foot. Le développement communal passera par la création d’une voie de raccordement avec le hameau de Saint Martin et c’est tout naturellement que l’école s’est implantée à l’angle de l’amorce de cette future voie et de la route qui longe le stade. Notre plan en forme de T marque les directions de ces deux voies et le projet en crée les alignements. Les parkings de l’ensemble du site pourront être mutualisés à tous ces équipements qui ne fonctionnent pas toujours aux mêmes heures.

Ce n’est pas uniquement une réflexion d’urbanisme qui a dirigé cette implantation, mais c’est sa conjonction avec une conception bioclimatique. Un premier volume compact en rez-de-chaussée s’aligne sur la voie publique du Sud au Nord. Il se décompose en deux corps de bâtiment avec un retrait d’alignement qui dégage une place au parvis et une « faille » dans laquelle se loge l’entrée. Une toiture ondoyante uniformise l’ensemble.

Le second volume, compact, en R+1, se loge en second plan dans l’axe de la faille et de l’entrée. Il se développe de l’Ouest à l’Est et la toiture, de même facture que la précédente, couvre l’ensemble. Le plan forme un T imparfait et c’est naturellement à la rencontre des branches que se loge le hall d’accueil.

Les cours de récréations prennent place dans l’équerre des branches principales, à l’abri de la route et de ses nuisances sonores et visuelles, à l’abri aussi de la bise du Nord. Elles s’ouvrent sur l’orientation Sud pour mieux profiter des vues sur le massif de la dent d’Oche à gauche et sur les bois existants en face.

L’école d’aujourd’hui n’a plus qu’une seule vocation d’apprentissage, elle est aussi un bien communal qui a vocation à s’ouvrir à d’autres usages pour une meilleure « rentabilité » de son investissement. Elle est toujours un lieu de rencontre important, mais utilisée aussi en dehors du temps scolaire. Elle doit être polyvalente et pouvoir accueillir tous les publics avec une mixité d’usage tout en préservant sa spécificité initiale en privatisant les salles de classe.

En dehors des espaces extérieurs, le programme se scinde en deux entités : l’école maternelle et l’école élémentaire d’une part et les locaux communs d’autre part, le hall distribuant l’ensemble. Les écoles se situent dans le bâtiment en R+1 qui s’étend vers l’Est, en retrait de la route et en liaison avec les cours au Sud. L’orientation est idéale pour le confort visuel des classes. Les locaux communs pour leur polyvalence d’usage prennent place dans les deux corps de bâtiment en alignement sur route.

Le hall d’accueil prend toute son importance dans ce projet, comme il l’est dans l’organigramme du programme et devient le passage obligatoire pour changer d’ensemble programmatique. Il dessert : les écoles vers l’Est, les locaux communs vers le Sud, la cantine vers le Nord et les locaux administratifs juste à côté.

Trois zones de stationnement accompagnent la construction : un parking au Nord pour le personnel enseignant, le personnel de service et les livraisons en liaison avec une entrée secondaire, un parking au Sud devant les cours de récréation pour les parents qui doivent stationner longuement pour déposer leur enfant et une dépose minute le long de la route pour une dépose rapide sur la parvis d’entrée protégé.

Pour le bien être des usagers et du public sensible que sont les enfants, une démarche de Qualité Environnementale Bâti est inévitable et nous en avons appliqué les principes lors de l’étude. Cette démarche nous a menés à répondre de manière « passive » aux exigences de confort dans un souci d’économie de moyen et d’énergie et dans un souci de simplicité d’utilisation et d’usage. Les principes constructifs et les équipements techniques concourent tous à la réalisation d’espaces confortables, c’est-à-dire avec un souci de l’acoustique, un niveau d’éclairement optimum, une bonne gestion de l’eau, une qualité thermique tant en été qu’en hiver et une très bonne qualité de l’air. Le choix des matériaux et des procédés constructifs est tout aussi important pour réduire les perturbateurs endocriniens et protéger la santé des petits. Nous y porterons une grande attention

Dans le souci d’inscrire l’équipement dans le long terme et les directives nationales en matière de réduction des Gaz à Effet de Serre, nous avons proposé de réaliser une centrale solaire au moyen de panneaux photovoltaïques sur la toiture. C’est un premier pas vers sa future évolution qui devra le rendre BPOS, bâtiment à énergie positive, dans quelques années. C’est une manière de penser aux générations futures en leur cédant un outil évolutif protecteur de leur cadre de vie. L’agrandissement de l’école restera aisée avec ce schéma : un bâtiment de classe peut se connecter par le préau de l’élémentaire le long de la limite parcellaire, la cantine peut évoluer en même temps, car elle est située en bout de bâtiment.

Nous avons conçu l’école de Champanges comme un écrin pour les enfants, c’est à dire un bâtiment solide, robuste avec une enveloppe protectrice et un intérieur chaleureux et soyeux pour le bien-être des enfants et celui de leurs encadrants. Nous avons souhaité doter cette école d’une architecture ancrée dans son temps sans qu’elle soit incompréhensible pour ses habitants. Pour ce faire, elle s’inspire du langage architectural du secteur en lui offrant une nouvelle interprétation. Nous avons retenu la rugosité de la pierre des bâtiments et la teinte claire des ciments des constructions caractéristiques que l’on retrouve dans la matrice des bétons de façade, puis la couleur des fleurs des champs, le safran des pistils de crocus, en référence à la flore environnante. Les larges couvertures viennent se poser sur les bâtiments à la manière d’une feuille pliée en accordéon, légère. L’image se veut rassurante.